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Caractéristiques des trois derniers millésimes en Bourgogne

LE MILLESIME 2021

Jusqu’au dernier jour, l’année viticole 2021 a été éprouvante pour les vignerons. Depuis le gel d’avril, aggravé par un démarrage précoce de la vigne, jusqu’aux vendanges en septembre, les changements météorologiques brutaux ont imposé leur tempo : les viticulteurs ont dû être réactifs et attentifs à chaque instant. Seuls moments de répits, la floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions pour la formation des futurs fruits et la véraison sous le soleil, à partir de la mi-août. Ainsi, sauf pour les volumes, les belles réussites sont à la hauteur des efforts consentis. Il a fallu sacrifier beaucoup pour que la qualité soit au rendez-vous. Outre les pertes de volumes dues au gel, les raisins récoltés ont fait l’objet d’un double tri très méticuleux, à la vigne et en cuverie. Les caprices du temps en juillet et début août ont contribué au développement de quelques foyers de maladies, heureusement circonscrits grâces aux efforts des viticulteurs et au retour d’un temps sec courant août. De l’avis général, 2021 est un millésime classique, frais, élégant, aromatique, avec une très belle longueur en bouche, très équilibré et subtil.

Climatologie du millésime 2021

Après 3 années consécutives de récoltes précoces débutées en août, le millésime 2021 est revenu à des dates plus traditionnelles pour la Bourgogne. Les vendanges ont démarré autour du 25 septembre. Avec une météo versatile tout au long de l’été, marquée par des sauts brutaux de température et des précipitations très localisées, les viticulteurs ont dû fournir un travail acharné jusqu’au bout.

Un gel historique par son étendue et son intensité

L’hiver 2021 a été  marqué par une alternance de douceur et de temps froid, mais est  resté, en moyenne, plus doux et plus arrosé que la normale. Après un net rafraîchissement mi-mars, les températures ont remonté significativement et sont devenues même estivales pendant la semaine Pascale (29 mars-3 avril). Le cycle végétatif de la vigne a alors été brusquement stimulé. En l’espace de quelques jours, certaines parcelles, particulièrement en Chardonnay, ont atteint le stade mi-débourrement (tout début avril). C’est alors qu’est intervenu un changement de temps très brutal, dans la nuit du 5 avril. La descente d’une grande masse d’air polaire a provoqué d’importantes gelées, en particulier les nuits des 6 au 9 avril. Ces gelées ont touché l’ensemble du vignoble, les bourgeons, déjà sortis du coton étant très fragiles. Le futur volume de récolte a dès lors été  largement impacté, sans qu’il soit possible d’évaluer les pertes, tout le vignoble étant touché, mais dans des proportions très hétérogènes. La vigne, choquée par cet épisode violent, a mis du temps à reprendre le cours de son cycle, d’autant que mai a été globalement plus frais et plus arrosé que la normale. Les contre-bourgeons n’ont pas créé la surprise : ils n’ont porté que très peu de fruits. Heureusement, les températures ont retrouvé des valeurs de saison dès les premiers jours de juin. Elles se sont envolées même à partir du 8 juin, culminant joyeusement au-dessus des moyennes.

Une floraison idéale et très rapide

La floraison s’est enclenchée alors et s’est déroulée très rapidement, à la faveur du temps chaud et sec, offrant des conditions idéales pour la pollinisation et la formation des futurs fruits. Les dates du stade mi-floraison (50 % de fleurs ouvertes) ont été proches de celles observées en 2019, le 18 juin, pour le Pinot Noir en Côte de Nuits. Si le rythme a été rapide, la fructification fut disparate dans le vignoble selon l’importance des dégâts de gel. Le maintien de températures élevées a provoqué ensuite une pousse très rapide de la végétation, permettant au millésime 2021 de rattraper une partie du retard pris entre avril et mai.

 

LE MILLESIME 2020

Le millésime 2020 est, au dire de bien des professionnels bourguignons, un millésime très singulier.

En premier lieu, il a été réalisé dans des conditions et un contexte relativement compliqués pour tous. Ensuite, il a été marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. Enfin, le résultat est, pour de nombreux vignerons, absolument exceptionnel et remarquablement classique !

Au moment du confinement, mi-mars, le beau temps s’installe sur la France. Il dure jusqu’à mi-septembre. La vigne en profite pour prendre une avance de 3 semaines dès le débourrement. Elle la conserve jusqu’aux vendanges qui démarrent le 25 août à Marsannay.

La sortie de fleur, très en avance, laisse espérer une récolte abondante. Les températures élevées de l’été, couplées au manque de précipitations, provoquent un déficit hydrique important, mais inégal selon les secteurs. Ce déficit crée quelques phénomènes de concentration, voire de grillure sur les raisins côté soleil. Ce millésime est plus que jamais le miroir de la diversité bourguignonne. A l’échelle des appellations, voire au sein d'une même appellation, les maturités arrivent parfois en décalé, à l’image de la floraison et en corrélation avec la survenue ou non d’averses bienvenues. Choisir la date de récolte nécessite donc du sang froid et même, de la patience.

Les vinifications se font facilement, grâce à l’état sanitaire très satisfaisant des raisins. Il n’y a quasiment pas de maladie, dû à l’absence de pluie. Les tables de tri servent uniquement pour ôter les quelques raisins grillés.

Les dégustations enthousiasment les professionnels : les conditions particulières de ce millésime engendrent des équilibres inédits et assez uniques. Il y a une subtile richesse, bien entendu, mais également une agréable tension, en particulier sur les cépages rouges. Certains imaginent déjà un destin de grand millésime de garde pour ces 2020, en blanc comme en rouge


Vins blancs

Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.


Vins rouges

Les vins rouges se démarquent par leurs robes incroyables ! Ils ont de belles couleurs soutenues, marque d’une grande richesse en anthocyanes. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…

 

LE MILLESIME 2019

2019 est une année singulière et fortement contrastée. Elle a apporté son lot de stress, avec des moments de tension dans beaucoup d’exploitations, alors que les vendanges se sont passées très sereinement, pour un résultat final qui enthousiasme les professionnels au-delà de leurs attentes. Il a fait chaud et sec, mais les vins affichent une fraîcheur qui ravira les amateurs de vins de Bourgogne, accompagnée d’une gourmandise qui séduira. Seul bémol, les volumes sont en dessous d’une année moyenne.

Un début d’année printanier

L’hiver est plutôt doux, avec des températures supérieures à la moyenne en décembre et février (+ 2,2°C en février par rapport à la normale), alors que les précipitations sont variables : décembre est très arrosé, février beaucoup moins. Le cycle végétatif démarre donc assez précocement, avec un débourrement légèrement en avance dans certains secteurs.

Un printemps automnal

Les températures clémentes de mars (+ 1,1°C en moyenne sur l’ensemble de la région par rapport à la normale permettent une belle évolution de la vigne. Les parcelles les plus en avancées atteignent le stade mi-débourrement dès les premiers jours d’avril. Mais, un temps froid s’installe alors sur la Bourgogne.  Les températures restent basses et des gelées ont lieu entre le 12 et le 15 avril. Le cycle végétatif redémarre seulement après la mi-avril, grâce à la hausse des températures. Le stade mi-débourrement est atteint après la mi-avril pour les parcelles les plus en retard. Courant mai, la vigne se développe bien, une vague de chaleur parcourant la Bourgogne jusque début juin. De puissantes rafales de vent et un fort rafraîchissement s’installent ensuite sur la France. Ils entravent partiellement la floraison : celle-ci prend du retard, avec des phénomènes de coulure et de millerandage assez fréquents

Un été sous le signe de la chaleur

La chaleur et le manque d’eau s’imposent ensuite . Dans la grande majorité, les vignes conservent un excellent état sanitaire jusqu’aux vendanges, les pressions d’oïdium, ponctuelles et localisées, étant vite maîtrisées. Les quelques précipitations d’août aident au développement de la vigne et lancent la véraison. En quantités très variables selon les zones géographiques, elles créent une forte hétérogénéité dans l’avancement du cycle végétatif, d’une parcelle à l’autre, mais aussi, parfois, à l’intérieur d’une même parcelle. Cette hétérogénéité se maintient jusqu’aux vendanges. Globalement, la vigne a plutôt bien résisté au manque d’eau, restant vigoureuse jusqu’au bout. Néanmoins, celui-ci affecte plus durement certaines parcelles en fin de saison, particulièrement sur les jeunes plants. Un peu de grillure survient alors. La fin août et le début septembre restant au beau fixe, la maturation se fait à un bon rythme. Quelques phénomènes de concentration sont à noter en septembre, mais, grâce aux millerands, une fois n’est pas coutume, l’acidité reste présente jusqu’au bout dans les baies ! Les pour les vins tranquilles les vendanges se sont étalées jusqu’à la mi-octobre. Cette durée inhabituelle est possible grâce à l’excellent état sanitaire des raisins et au maintien de conditions météo favorables. Tenant compte de la diversité des maturités de chaque parcelle, les vignerons récoltent au rythme du raisin. Aucune règle géographique : les analyses de maturité et la dégustation des baies prévalent.

Vins blancs

Ce millésime franc, se caractérise par une grande pureté aromatique et un équilibre remarquable : la vivacité soutient une richesse en bouche bien présente.

Vins rouges

D’un rubis assez doux, les vins présentent une réelle élégance, avec des tanins souples et une agréable fraîcheur. La gourmandise est apportée par un fruit déjà bien marqué. 2019 est un millésime en devenir, fort d’une très belle harmonie.

Publié le 01 mars 2023